2.13.2005

Si on savait

C’est les larmes de sang. C’est regarder en soi jusqu’à la nausée, claustrophobe, abîme.

C’est écouter le vent, dehors, frapper des tous ses poings, ses poings comme des pierres, ses coups comme des fous, violence à ma fenêtre.

C’est sentir que la douleur seule m’accouche, et le bon vin, avec des mots riants et pleins de fausses promesses.

C’est voir mon peu de courage trébucher mes volontés, mes envies, mes souhaits de perfection.

C’est ne plus écrire qu’en douleur, mal, vite, comme ça pousse, malgré la musique qui me veut m’arrêter.

C’est m’écarteler entre ces directions.

C’est tout ignorer du final.

C’est ne plus pouvoir attendre.

C’est écouter le vent.

2.02.2005

Ces jours

Il y a des jours où je me sens terriblement nue face au monde. Où je sens mon visage palpiter comme un coeur, transparent aux angoisses qui m'habitent.
Il y a des jours où tout est insurmontable, traverser le chemin sur toute sa longueur, éviter les regards et les mots.
Traverser les regards et les foules.
Offrir un front uni.
Aller à l'essentiel, ne pas douter, ne pas m'immerger en moi même.
Je les entends murmurer dans ma tête, les petites voix de l'angoisse.
Je la sens s'approcher, la terrifiante étreinte, l'aspiration du vide.

2.01.2005

L'autre vie

J'ai longtemps pensé qu'il existait une autre vie.
Ailleurs, un bonheur facile, une route large et sans heurts.
Une vie qui m'est inaccessible, mais enviée, désirée. Un bonheur étranger, étrange, distant.
J'ai longtemps cru que j'étais loin de cette voie, la voie de tous les autres, le bonheur hors de moi.
La voie de tous les autres.
Et puis je me réveille, un pas après l'autre, vacillante, bousculée, dans une seule et même vie en partage.